CONTRECHAMPS | SPECKLED TOSHE

Contrechamps est un ensemble genevois spécialisé dans la musique contemporaine et expérimentale. L’Ensemble s’engage à décloisonner et mettre en valeur la diversité des esthétiques et des actrices et acteurs de la scène contemporaine et expérimentale.

Depuis plus de quarante ans, l’Ensemble Contrechamps collabore étroitement avec un grand nombre de compositrices, compositeurs, cheffes, chefs et artistes. L’Ensemble se distingue par ses formats innovants et son identité hybride entre orchestre et compagnie.

Invité sur les scènes internationales prestigieuses, Contrechamps est également un acteur clé du paysage culturel genevois et suisse. Son engagement pédagogique renforce le tissu culturel local.

En 2023, Contrechamps (contrechamps.ch) et Speckled-Toshe se sont associés pour réaliser et publier la série de vinyles ‘Contrechamps|Speckled-Toshe’ en éditions vinyles, marquant un nouveau chapitre dans la riche discographie des deux partenaires.
Sont parus jusqu’à présent:

22 Miniatures en hommage à Eric Gaudibert

C’est la générosité artistique, l’ouverture esthétique et le goût pour l’exploration qu’Éric Gaudibert a partagés durant toute sa carrière qui font son plus bel héritage. Une série d’événements et un triple concert réunissant de nombreuses institutions qu’il a créées ou réinventées ont rendu hommage à son engagement. Dix ans après sa disparition, un écosystème artistique riche et éclectique est mis en lumière : vingt-deux miniatures à la mémoire du compositeur ont été commandées aux compositrices et compositeurs qu’il a accompagné·e·s.

Vimbayi Kaziboni, direction
Ensemble Contrechamps
Orchestre de la Haute école de musique de Genève

Vingt-deux compositeurs ont composé vingt-deux miniatures en hommage au riche et influent héritage d’Eric Gaudibert, qui les a accompagnés : Khaled Arman, Ensemble Batida, Nimrod Ben Zeev, Cedric Bosson, Thomas Bove, Brice Catherin, Musheng Chen, Victor Cordero, Arturo Corrales, Fernando Garnero, Vincent Gillioz, Francisco Huguet, John Menoud, Nikolay Mihaylov, Benoit Moreau, Marcelo Ohara, Tigran Stambultsyan, Dragos Tara, Ludovic Thirvaudey, Lingling Yu, Tao Yu, Daniel Zea.

Ensemble Contrechamps
Susanne Peters, flûte Valentine Collet, hautbois Marta Sanchez Paz, hautbois Laurent Bruttin, clarinette Simon Demangeat, basson Charles Pierron, cor Clémence Lion, cor Nenad Markovic, trompette Stephen Menotti, trombone Serge Bonvalot, tuba Joshua Hyde, saxophones Thierry Debons, percussions
Sébastien Cordier, percussions
Antoine Françoise, piano et chef d’orchestre
Anne Bassand, harpe Simon Aeschimann, guitare Rada Hadjikostova, violon Jésus Larez, violon Hans Egidi, viola David Schnee, viola Martina Brodbeck, violoncelle
Noëlle Reymond, double basse
Jonathan Haskell, double basse

Orchestre de la HEM
Violon : Rachel Bitz, Estelle Chen, Lucie Cointet, Joan Esteve Melero, Gianfranco Garofalo, Andrea Gonzalez, Margarida Maia, Rachel Mesguen, Lucas Pereira Domingues, André Reis, Timeea-Dorina Rosca, Callia Roulland, Sergio Serrano Sánchez, Maksym Synytskyi, Martha Szulek, Vasilisa Nelyubina
Alto : João Álvares Abreu, Ruth Bosboom, Gabriel Canneva, Julian Enciso Guzman, Valentin Gerthoffer
Violoncelle : Laure Magnien, Michelle Lafont, Kamil Mukhametdinov, Francisca Santos Luís Parente, Clément Stauffenegger
Double basse : Emma Folcher Massat, Kívia Santos
Flûte : Gala Kossakowski Baladrón, Tomás Pereira Celeste
Hautbois : Davide D’Agostino, Edmée Lefèvre
Clarinette : Alberto Blanco García, Luz Sedeño
Basson : Joana Daniela Barbosa Da Rocha, Eliott Poithier
Cor : Roger-Arnaut Castéret, André Costa, Gengyan Wei
Trombone : Louis Aspord Bugnon, Simon Lasserre, Raphaël Favre, Agata Bellanza (trombone basse)
Percussions : Ismael Azidane Chenlo, U Lai Chan, Lauren Hayet
Piano solo : Ivett Gyöngyösi
Harpichord : Juliette Dournaud

Ingénieur du son : Christophe Egea

Enregistrement & mixage : Samuel Albert at Victoria Hall, Geneva on 17.12.2022

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Mastering : Frédéric Alstadt

Illustrations : Anastasia Mityukova

avec un poème de Vincent Barras

Tracklist

A1 Lingling Yu : Conversation au-delà, pour orchestre

En pensant au cher professeur Eric Gaudibert, Son œuvre «Trivium» (pipa, flûte à bec et percussion) résonne dans mes oreilles.

A2 Victor Cordero : L’envers des Destinées, pour violons, altos,violoncelles, contrebasses et percussions

Qu’est-ce que Eric entend dans le vibrato ? Le chatouillement incantatoire d’un effet purement acoustique ou bien une ressource lyrique encore teintée d’une patine romantique ? Délicieuse ambiguïté.

A3 Dragos Tara : Deslizar, pour ensemble

C’est grâce à Eric Gaudibert que j’ai découvert Fernando Pessoa. Avec le temps, j’en suis venu à me demander si Pessoa, le poète insaisissable et toujours en mouvement, n’était pas un hétéronyme d’Eric Gaudibert.

A4 Benoit Moreau : Hypnose des Airs, pour cor et ensemble instrumental

La stratégie de composition propose ici à l’ensemble de passer 60 secondes sous hypnose. Le corniste lit une partition que l’ensemble tente d’imiter au plus proche, en utilisant librement les sons propres à chaque instrument, avec une immédiateté qui empêche toute réflexion. Une réflexion sur le contexte de jeu qui prend racine dans l’héritage et les pensées expertes en la matière d’Eric Gaudibert.

A5 Thomas Bove : Jamais trop tard pour tendre la main, pour ensemble

L’idée pour Mr. Gaudibert m’est apparue au piano : une partie modale et l’autre en douze tons. J’ai ajouté la flûte, puis successivement les violoncelle, viole et basson, en improvisations libres.

A6 Khaled Armann : Croisé des Temps, pour ensemble

Mes travaux de composition prennent tous leur source dans l’immense creuset des musiques afghanes traditionnelles, tant ce creuset est en fait constitué d’une mosaïque d’expressions riches de plusieurs millénaires. Cette musique est une source inépuisable de par sa richesse, sa variété et elle reste pour le moment peu exploitée.

A7 Tigran Stambultsyan : Image de vie / instant d’éternité, pour orchestre

Le format d’une pièce très courte m’a donné l’idée de donner l’image de vie comme juste un instant d’éternité mais qui peut parler avec l’éternité. Le noyau thématique dérive d’un motif transformé d’un chant des montagnards d’Arménie, mon pays. Le développement réunit les particularités de la musique arménienne avec les éléments de la technique occidentale de la composition.

A8 Arturo Corrales : Beyond, pour guitare électrique solo

Cher Éric,
Des harmoniques pour toi.

D’ordinaire doux et légers, ici

violents et primitives.
Ils chantent comme des cris en haut,

à chaque fois plus haut.
Et quand on touche la limite, encore

plus haut, plus loin, au-delà.
Merci pour tout, maestro.

A9 Nimrod Ben-Zeev : Le Pommier de la Rue Tabazan, pour orchestre

Grande fresque hepta-phonique en forme de fantaisie féerique pour grand orchestre (sans mandoline) en partie inspirée par le tableau éponyme de Charlotte-Galathée de Westerweller.

A10 Ludovic Thirvaudey : Weinen, klagen, sorgen, zagen/Un pop-up musical pour Éric, pour orchestre

 Weinen, klagen, sorgen, zagen est basé partiellement sur le chœur de la cantate BWV 12 de Johann Sebastian Bach. Le sous-titre Un pop-up musical pour Éric… évoque la construction par superposition de 7 brèves pièces, jouables successivement mais créées simultanément ce soir, tel un livre de pop-up refermé.

A11 Cedric Bosson : Rassemblement, pour ensemble

Des individus, des personnalités diverses qui se rencontrent, qui se rassemblent. Des séquences qui se superposent comme des samples ou des loops en électro.

B1 Musheng Chen : Nine Bracketed with ONE ( 九九归一), pour orchestre

«Dans la culture chinoise, le chiffre ‘neuf’ est considéré comme le chiffre le plus élevé, suggérant le plus grand et le plus significatif. Il est généralement associé et désigné comme le chiffre sacré du ‘ciel’. La pièce se compose de neuf mesures au total. Le public a pu entendre neuf cloches, neuf tambours, neuf tons principaux ainsi que neuf dynamiques musicales à l’écoute.»

B2 Vincent Gillioz : Caché, pour orchestre

 L’être humain, pour survivre, a appris à se cacher. D’abord dans des cavernes, puis derrière des paroles, des sourires, des habits, des titres, et ce soir, des notes de musique.

 

B3 Marcelo Ohara : Folha seca Le macro du micro, œuvre électroacoustique

Dans cette pièce j’explore la captation faite par 3 couples stéréophoniques en configurations standardisées, disposées en parallèle : AB / ORTF / XY. La source sonore se balade dans cet espace microphonique et est captée et transformée selon les caractéristiques de chaque couple. La superposition et le jeu entre les prises stéréophoniques créent des images dynamiques et multidimensionnelles de l’objet sonore.

B4 Tao Yu : Hommage à Eric Gaudibert, pour orchestre

Dix ans, morts et vivants s’obscurcissent et se séparent. Je n’essaie pas de me souvenir, mais l’oubli est difficile. – Poésie de Sushi ‘’Jiang Chengzi’’ (1037-1101) Cette œuvre, composée uniquement de traits, qui revient finalement au portrait de M. Eric Gaudibert, vise à offrir aux musiciens une manière plus libre d’exprimer leur hommage en musique.

B5 Nikolai Mihaylov : Mouvements, œuvre acousmatique

Dans mes souvenirs, Éric est toujours associé à l’élégance, la clarté et l’équilibre. Pour cette miniature acousmatique, j’ai utilisé des sons synthétiques, ainsi que des sons enregistrés des instruments à cordes, des percussions, et des bois, en faisant de petits jeux de mouvement harmonique. Dans l’ordre et les choix de ces mouvements, j’ai essayé de garder le même esprit que j’avais pendant mes études avec Gaudibert.

B6 Brice Catherin : Musician’s Voice, pour orchestre

Musician’s Voice est basée sur la mise en valeur des idiosyncrasies des interprètes. Il s’agit pour le compositeur, non plus d’imposer du matériau, mais de proposer des façons d’organiser les savoir-faire spécifiques de chaque interprète.

B7 Francisco Huguet : Piano micro-hyperbola, œuvre électroacoustique

Un geste ludique et fugace sur un piano imaginaire pour célébrer l’essentiel, le vertige de l’ailleurs, et l’héritage d’un esprit libre et généreux.

B8 Ensemble Batida : Quieto, pièce pour ensemble libre dirigé

Quieto est la première miniature d’un cycle composé par l’Ensemble Batida, élaboré autour d’actions musicales collectives et de gestes instrumentaux chorégraphiés.
Suite à un concert auquel il a assisté, Éric Gaudibert adresse un email à l’une des musiciennes de l’Ensemble Batida et évoque la piste d’un procédé compositionnel agençant les aspects sonores et visuels. La pièce est basée sur cette structure : un élément à dominante visuelle, un élément à dominante sonore et enfin la superposition de ces deux éléments, et leur interaction.

 

B9 Fernando Garnero : TE#3 (avec I.S, pour E.G), pour orchestre

Cette œuvre s’insère dans une série d’études de transcription/transduction/traduction en musique d’objets ou procédés divers. Je traduis ici une série de techniques audio-numériques pour les rendre applicables à une écriture orchestrale.

B10 John Menoud : Go on G, pour piano et orchestre

DO WHAT THOU WILL SHALL BE THE WHOLE OF THE LAW
LOVE IS THE LAW, LOVE UNDER WILL

« A good magician never explains »

B11 Daniel Zea : ERIC CARA DE TIGRE, pour ensemble et bande magnétique

Quelques mois après son décès, Éric est apparu dans mon rêve. Il avait l’air très calme, souriant. Il nous inondait de sa sérénité. Quand enfin j’ai pu le regarder face à face, son visage était celui d’un tigre; mais en même temps, c’était aussi le sien. Cette vision a déclenché mes pleurs. Je me suis réveillé en sanglots, et je n’ai pas pu m’arrêter pendant plusieurs minutes. C’étaient des larmes de joie.

22 Miniatures En Hommage à Eric Gaudibert
Contrechamps | Speckled-Toshe – SPT23-C2
Vinyle, LP, vinyle bleu, 2023
EAN 7640149285185

Les Mortes– Benoît Moreau

Enquête perdue d’avance, noyée au milieu de fragments d’histoires qui reviennent encore et encore, racontés dans le désordre, éclairés sous d’autres angles ou révélés par de nouveaux liens, Les Mortes est une saga sonore qui regroupe trois ensembles musicaux aux esthétiques différentes naviguant parmi ces bouts d’un tout dont on n’a que l’écho.

Des histoires de fanfare funèbre, de rap sans voix, d’absence et de violence, et d’un texte trop dur, trop indigeste, qui égrène les rapports d’autopsie à l’infini, conséquences d’un féminicide bien réel. Ce texte, retranscrit depuis le roman 2666 de Roberto Bolaño (Chili, 1953-2003), concentre à lui seul ce qui a inspiré le parcours labyrinthique de ce concert : une forme fragmentée utilisée comme source de dérivation et d’expansion. Une spirale dont certaines boucles aspirent vers le haut ou au contraire accélèrent la chute.

Une spirale dont ce texte est l’axe. Qui donne corps à ce mal mystérieux autour duquel toute l’oeuvre de Bolaño tourne. Il est le seul fragment rescapé à figurer dans ce concert dans une forme totalement asséchée, au centre de la traversée sonore.

La sensation de déjà-vu hante l’écoute comme elle hante la lecture.

(Benoît Moreau)

Contrechamps
Simon Aeschimann : guitare
Serge Bonvalot : tuba
Laurent Bruttin : clarinettes
Sébastien Cordier : percussions
Noëlle Reymond : contrebasse

Rabasta
Laurent Estoppey : saxophone
David Meier : batterie
Benoît Moreau : orgue, électronique
Immanuel de Souza : guitare

110
La Gale : chant
Luc Müller : batterie

Les quatre faces sont éditées par Benoît Moreau sur la base des enregistrements live réalisés au
6 Toits à Genève les 3 et 4 novembre 2022.

Face A : fragments 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 25, 31, 32, 33, 34, 37, 38
Face B : fragments 39, 3, 32, 1, 2
Face C : fragments 4, 110, 8, 9, 38
Face D : fragments 11, 5, 9, 34

sortie le 20 octobre 2023

Composition : Benoît Moreau
Textes : Roberto Bolaño, La Gale, Benoît Moreau
Ingénieur du son : Christophe Egea
Enregistrement et mixage : Samuel Albert
Mastering et montage : Frédéric Alstadt
Collections de fragments : Ariel Garcia
Illustrations : Thibault Messerli

Benoît Moreau – Les Mortes
Contrechamps | Speckled-Toshe – SPT23-C1
Vinyle, double LP, vinyle rouge, 2023
EAN 7640149285192