Tracklist
A1 Lingling Yu : Conversation au-delà, pour orchestre
En pensant au cher professeur Eric Gaudibert, Son œuvre «Trivium» (pipa, flûte à bec et percussion) résonne dans mes oreilles.
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A2 Victor Cordero : L’envers des Destinées, pour violons, altos,violoncelles, contrebasses et percussions
Qu’est-ce que Eric entend dans le vibrato ? Le chatouillement incantatoire d’un effet purement acoustique ou bien une ressource lyrique encore teintée d’une patine romantique ? Délicieuse ambiguïté.
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A3 Dragos Tara : Deslizar, pour ensemble
C’est grâce à Eric Gaudibert que j’ai découvert Fernando Pessoa. Avec le temps, j’en suis venu à me demander si Pessoa, le poète insaisissable et toujours en mouvement, n’était pas un hétéronyme d’Eric Gaudibert.
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A4 Benoit Moreau : Hypnose des Airs, pour cor et ensemble instrumental
La stratégie de composition propose ici à l’ensemble de passer 60 secondes sous hypnose. Le corniste lit une partition que l’ensemble tente d’imiter au plus proche, en utilisant librement les sons propres à chaque instrument, avec une immédiateté qui empêche toute réflexion. Une réflexion sur le contexte de jeu qui prend racine dans l’héritage et les pensées expertes en la matière d’Eric Gaudibert.
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A5 Thomas Bove : Jamais trop tard pour tendre la main, pour ensemble
L’idée pour Mr. Gaudibert m’est apparue au piano : une partie modale et l’autre en douze tons. J’ai ajouté la flûte, puis successivement les violoncelle, viole et basson, en improvisations libres.
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A6 Khaled Armann : Croisé des Temps, pour ensemble
Mes travaux de composition prennent tous leur source dans l’immense creuset des musiques afghanes traditionnelles, tant ce creuset est en fait constitué d’une mosaïque d’expressions riches de plusieurs millénaires. Cette musique est une source inépuisable de par sa richesse, sa variété et elle reste pour le moment peu exploitée.
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A7 Tigran Stambultsyan : Image de vie / instant d’éternité, pour orchestre
Le format d’une pièce très courte m’a donné l’idée de donner l’image de vie comme juste un instant d’éternité mais qui peut parler avec l’éternité. Le noyau thématique dérive d’un motif transformé d’un chant des montagnards d’Arménie, mon pays. Le développement réunit les particularités de la musique arménienne avec les éléments de la technique occidentale de la composition.
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A8 Arturo Corrales : Beyond, pour guitare électrique solo
Cher Éric,
Des harmoniques pour toi.
D’ordinaire doux et légers, ici
violents et primitives.
Ils chantent comme des cris en haut,
à chaque fois plus haut.
Et quand on touche la limite, encore
plus haut, plus loin, au-delà.
Merci pour tout, maestro.
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A9 Nimrod Ben-Zeev : Le Pommier de la Rue Tabazan, pour orchestre
Grande fresque hepta-phonique en forme de fantaisie féerique pour grand orchestre (sans mandoline) en partie inspirée par le tableau éponyme de Charlotte-Galathée de Westerweller.
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A10 Ludovic Thirvaudey : Weinen, klagen, sorgen, zagen/Un pop-up musical pour Éric, pour orchestre
Weinen, klagen, sorgen, zagen est basé partiellement sur le chœur de la cantate BWV 12 de Johann Sebastian Bach. Le sous-titre Un pop-up musical pour Éric… évoque la construction par superposition de 7 brèves pièces, jouables successivement mais créées simultanément ce soir, tel un livre de pop-up refermé.
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A11 Cedric Bosson : Rassemblement, pour ensemble
Des individus, des personnalités diverses qui se rencontrent, qui se rassemblent. Des séquences qui se superposent comme des samples ou des loops en électro.
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B1 Musheng Chen : Nine Bracketed with ONE ( 九九归一), pour orchestre
«Dans la culture chinoise, le chiffre ‘neuf’ est considéré comme le chiffre le plus élevé, suggérant le plus grand et le plus significatif. Il est généralement associé et désigné comme le chiffre sacré du ‘ciel’. La pièce se compose de neuf mesures au total. Le public a pu entendre neuf cloches, neuf tambours, neuf tons principaux ainsi que neuf dynamiques musicales à l’écoute.»
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B2 Vincent Gillioz : Caché, pour orchestre
L’être humain, pour survivre, a appris à se cacher. D’abord dans des cavernes, puis derrière des paroles, des sourires, des habits, des titres, et ce soir, des notes de musique.
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B3 Marcelo Ohara : Folha seca Le macro du micro, œuvre électroacoustique
Dans cette pièce j’explore la captation faite par 3 couples stéréophoniques en configurations standardisées, disposées en parallèle : AB / ORTF / XY. La source sonore se balade dans cet espace microphonique et est captée et transformée selon les caractéristiques de chaque couple. La superposition et le jeu entre les prises stéréophoniques créent des images dynamiques et multidimensionnelles de l’objet sonore.
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B4 Tao Yu : Hommage à Eric Gaudibert, pour orchestre
Dix ans, morts et vivants s’obscurcissent et se séparent. Je n’essaie pas de me souvenir, mais l’oubli est difficile. – Poésie de Sushi ‘’Jiang Chengzi’’ (1037-1101) Cette œuvre, composée uniquement de traits, qui revient finalement au portrait de M. Eric Gaudibert, vise à offrir aux musiciens une manière plus libre d’exprimer leur hommage en musique.
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B5 Nikolai Mihaylov : Mouvements, œuvre acousmatique
Dans mes souvenirs, Éric est toujours associé à l’élégance, la clarté et l’équilibre. Pour cette miniature acousmatique, j’ai utilisé des sons synthétiques, ainsi que des sons enregistrés des instruments à cordes, des percussions, et des bois, en faisant de petits jeux de mouvement harmonique. Dans l’ordre et les choix de ces mouvements, j’ai essayé de garder le même esprit que j’avais pendant mes études avec Gaudibert.
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B6 Brice Catherin : Musician’s Voice, pour orchestre
Musician’s Voice est basée sur la mise en valeur des idiosyncrasies des interprètes. Il s’agit pour le compositeur, non plus d’imposer du matériau, mais de proposer des façons d’organiser les savoir-faire spécifiques de chaque interprète.
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B7 Francisco Huguet : Piano micro-hyperbola, œuvre électroacoustique
Un geste ludique et fugace sur un piano imaginaire pour célébrer l’essentiel, le vertige de l’ailleurs, et l’héritage d’un esprit libre et généreux.
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B8 Ensemble Batida : Quieto, pièce pour ensemble libre dirigé
Quieto est la première miniature d’un cycle composé par l’Ensemble Batida, élaboré autour d’actions musicales collectives et de gestes instrumentaux chorégraphiés.
Suite à un concert auquel il a assisté, Éric Gaudibert adresse un email à l’une des musiciennes de l’Ensemble Batida et évoque la piste d’un procédé compositionnel agençant les aspects sonores et visuels. La pièce est basée sur cette structure : un élément à dominante visuelle, un élément à dominante sonore et enfin la superposition de ces deux éléments, et leur interaction.
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B9 Fernando Garnero : TE#3 (avec I.S, pour E.G), pour orchestre
Cette œuvre s’insère dans une série d’études de transcription/transduction/traduction en musique d’objets ou procédés divers. Je traduis ici une série de techniques audio-numériques pour les rendre applicables à une écriture orchestrale.
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B10 John Menoud : Go on G, pour piano et orchestre
DO WHAT THOU WILL SHALL BE THE WHOLE OF THE LAW
LOVE IS THE LAW, LOVE UNDER WILL
« A good magician never explains »
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B11 Daniel Zea : ERIC CARA DE TIGRE, pour ensemble et bande magnétique
Quelques mois après son décès, Éric est apparu dans mon rêve. Il avait l’air très calme, souriant. Il nous inondait de sa sérénité. Quand enfin j’ai pu le regarder face à face, son visage était celui d’un tigre; mais en même temps, c’était aussi le sien. Cette vision a déclenché mes pleurs. Je me suis réveillé en sanglots, et je n’ai pas pu m’arrêter pendant plusieurs minutes. C’étaient des larmes de joie.